L’Ukraine annonce des avancées significatives dans sa contre-offensive dans le Sud et l’Es

Le gouvernement ukrainien a annoncé mardi 6 septembre que ses forces armées étaient passées à l’attaque non seulement dans la région de Kherson, mais aussi dans le Donbass et dans la région de Kharkiv, au nord-est du pays. Le lendemain matin, plusieurs sources annoncent que des localités dans le Sud et dans l’Est auraient été libérées des forces d’occupation pro-Moscou.







Après que des soldats ukrainiens ont hissé dimanche le drapeau jaune et bleu sur le toit de l’hôpital de Vissokopolié, dans la région de Kherson, des membres des forces armées ukrainiennes rompent le silence informationnel demandé par leurs officiers et postent sur les réseaux sociaux des vidéos dans des localités fraîchement reprises aux Russes.


Selon les cartes de l’Institut pour l’étude de la guerre, un centre d’études américain aux analyses souvent très fiables, l’armée de Kiev aurait progressé en profondeur sur la rive gauche du Dniepr, créant une poche de territoire libéré, qui pourrait à terme scinder en deux le secteur tenu par les Russes.


À l’Est, il y a également nouveau : une contre-offensive parallèle a été lancée entre Kharkiv et Izioum, a annoncé un conseiller du président Volodymyr Zelensky.




Les responsables séparatistes de Donetsk ont confirmé que l’armée ukrainienne est passée à l’attaque dans les localités de Balakleia, et de Volokhiv Yar, ce qui indique que Kiev tente progressivement d’encercler et isoler les forces russes situées à Izioum, dernière grande ville entre Kharkiv et la région du Donbass.


Pendant ce temps, l’armée russe continue de piétiner aux abords de Bakhmout (entre Sloviansk et Donetsk), et malgré des bombardements sévères sur les zones civiles de Slaviansk, sur la plupart des fronts, les Ukrainiens sont en train, doucement et méthodiquement, de prendre le contrôle de l’initiative dans les combats.


 Guerre en Ukraine: près de la ligne de front, les vendanges ont commencé

Les combats se poursuivent dans le sud de l’Ukraine. L’armée tente de repousser les troupes russes qui occupent la région de Kherson depuis le mois de mars. RFI s'est rendue dans un vignoble proche de la ligne de front où la récolte du raisin a commencé.  






De la terrasse qui surplombe ses vignobles dans l’estuaire du Boug méridional, le fleuve qui se jette dans la mer Noire, Pavlo Magalias a une vue imprenable sur la berge opposée, d’où parviennent les grondements sourds des frappes d’artillerie. « Il y a des combats tous les jours. Grâce à Dieu, ils sont plus loin maintenant. Avec les nouvelles armes, ils ont pu les repousser et maintenant, on n’est quasiment plus bombardé. Là, cette explosion, c'est derrière Aleksandrivka, vous voyez la volute de fumée. 


« Ce n'est rien, c’est notre artillerie »

Une détonation retentit. « Ce n’est rien, ce n'est rien, c’est notre artillerie… tout est normal, ce sont les nôtres qui tirent. » Les déflagrations ne troublent en rien Nadezhda Ivanova, occupée à couper des grappes de raisin à Parutyné, dans l'estuaire. « Ah ça, c’est rien, on n’y fait pas attention, on s’est habitués. » 


Du temps où les troupes russes occupaient la berge opposée à 8 kilomètres de là, Pavlo Magalias garde un amoncellement de bombes à fragmentation tombées sur son domaine. Malgré cela, l’année reste exceptionnelle. « Le raisin aura un arrière-goût de poudre, mais il y en a beaucoup », confie le vigneron qui produisait 15 000 bouteilles de vin avant la guerre.


Des clients qui se font rares

Reste la question du débouché. Si un camion est en train de charger du raisin pour Dnipro, les clients se font plus rares, constate Alla Magalias. « Des clients appellent et demandent si ça tire. Mais même si ça ne tire plus, ils ont peur », se désole-t-il.


Après la guerre, le couple de viticulteurs espère faire revenir les touristes pour des dégustations et une nouvelle activité : l’observation des obus restés plantés dans les vignes.